Notre G.O. Jean-Pierre nous a proposé un WE dans le Vaucluse pour nous attaquer au Mont Ventoux ... Mais il est fou l'ancien !! Nous nous sommes donc retrouvés à 25 Pignons et amis Pignons à gravir les pentes du Mont Ventoux en ce WE du 1er mai, à vélo route et/ou à VTT ... par les routes ou les chemins.
L'album photo de ce fabuleux WE : >> C'est ICI ! <<
Voici l'aventure décrite par JP sur sa page facebook "Mes routes et chemins". On la vit avec lui !
Un Autre monde.
Pour clôturer ce magnifique week-end avec les copains (hé oui ! C’est rigolo, c’est les copains !!!), une nouvelle tentative d’ascension vers ce Géant de Provence s’imposait.
Pourtant au réveil, à la stupéfaction générale, ce monstre sacré et son antenne rouge et blanche avaient disparu.
L’avant veille, nous avions dû déplorer la disparition du panneau « photomaton », ce matin c’est le Mont tout entier qui avait été dérobé.
Bon, le réveil était matinal, je vous l’accorde.
Bon, la soirée au restau avait été un peu tardive, mais sans plus toutefois.
Bon, certains apéros avaient généreusement servis, mais sans excès tout de même.
Bref ! Le fait était bien là : le Mont Ventoux avait bel et bien disparu, certainement dans un gros nuage cotonneux, s’ornant d’arabesques de différents tons de gris. Avec un peu d’imagination et de rêverie, il avait disparu dans une avalanche de nuages dont les rouleaux océaniques se seraient figés dans un silence effrayant, au dessus du village de Bedoin s’éveillant pour y accueillir son gros marché du Lundi matin.
Oui, je sais, ça peut paraître aussi bizarre qu’incompréhensible, mais sous ma casquette, mon casque et entre mes oreilles décollées, c’est ainsi que je lisais la scène.
Bref, c’était le pépin (), pour nous qui devions l’affronter encore en ce troisième jour de vacances Provençale.
Nous, c’était Jerome pour son cinquième du week-end , Arnaud et Yves pour leur troisième, Victor et moi même pour notre second. Tout ce petit monde côté Bedoin.
Julie et Emeric pour leur second également, accompagné de Benjamin pour son quatrième. Eux, mèneraient l’enquête sur cette disparition au départ de Malaucene après avoir grimpé La Madeleine (le Col de la La Madeleine, je précise).
Précision de taille, Victor et moi avions été missionné, pour tester deux VTT à assistance électrique.
Départ au Sud comme au Nord des deux équipes de fin limiers sous une chaleur naissante d’un petit soleil émergeant tel le muguet du 1er mai à chaque coins de rue et rond point de campagne.
Si en Avril tu ne te découvres pas d’un fil, en mai, on le sait bien on met ce qu’il nous plait. Exemple, le joli petit maillot tout neuf du club, taillé près du corps, manche courte, pectoraux apparents, abdos inexistants, complété par le petit coupe vent de circonstance, maille fine et respirantes, très chic, plié dans la poche arrière, version Jerome M.
Pour ma part, comme à mon habitude, j’avais opté pour une garde robe plus complète mais aussi plus encombrante , grossièrement rangée dans un sac à dos style tortue Ninja (ou pas, d’ailleurs), contrastant avec le look conventionnel du cycliste, devant être fin, longiligne, léger, élégant avec comme qualité, une bonne pénétration dans l’air.
Bon, je m’égare, j’en suis désolé.
Donc, comme d’hab pour les connaisseurs maintenant, Bedoin, Km0, Ste Colombe, Virage de St Esteve et entrée dans le bois de pins et autres résineux, s’accrochant à la roche bordant la route.
Avec mon copain Victor, nous avions décidé d’économiser au maximum les batteries de nos vélos au détriment des nôtres évidemment.
Alors, qu’une chose soit bien claire, si possible autant que l’eau contenue dans la gourde d’un coureur Lambda (non, je ne connais pas son prénom ), la pratique du VTT à assistance électrique se fait non seulement avec les jambes, mais aussi avec la tête, avec beaucoup de jugeote, de ressenti, et de complicité avec sa machine.
Il faut en permanence trouver la bonne fréquence de pédalage, le bon développement et le mode idéal pour tirer le meilleur profit du moteur dans vider la batterie en trois coup de jarret un peu trop ambitieux.
A ce petit jeu, il était évident que nous aurions du mal à nous concentrer sur autant de choses à la fois. Nous étions entrain de comprendre pourquoi les filles « électrisées » de l’avant veille étaient montées sans encombre: car une femme peut faire plusieurs choses à la fois et toujours en papotant.
Nous fixions donc notre fréquence de pédalage à 63 tr/minutes, sur un mode « eco », pour monter avec régularité à 8,5 km/h. Pas trop mal dans cette montée du Ventoux à 11%
Et mine de rien, le temps de vous raconter tout ça, du temps avait passé, Jérôme, Arnaud et Yves avait pris de l’avance en quittant même très tôt notre champ de vision et nous nous rapprochions aussi vite du Chalet Reynard que des premiers nuages grisonnant tout autant que mes cheveux sous le casque.
Chalet Reynard, après 1h30 de montées millimétrique, 72% de batterie encore et vent frais, vent du matin, vent qui souffle au sommet des grands pins, joie du vent qui souffle, allons dans le grand…..
Ha, ça, pour y aller dans le grand vent, on savait qu’on y allait mais on le pensait moins puissant et surtout beaucoup moins frais.
Par précaution , je fouillais mon sac à dos pour en extirper quelques vêtements plus chauds avant de redémarrer pour les 6 mythiques derniers kilomètres.
Là, changement de couleur, terminé le vert des pinèdes, le semblant de bleu du ciel, les jaunes, les rouges, les oranges, des vélos, des maillots bariolés.
Tout vira d’un coup au sépia, comme une vieille carte postale jauni par le temps et les fumées de la cheminée de mon arrière grand mère.
Tout nôtre environnement prenait cette couleur pierre fanée, la route, le ciel, les nuages, même le vent arborait cette couleur d’un autre monde.
Dès le premier virage à droite, quelqu’un avait dû ouvrir les portes du congélateur ou de la chambre froide. Le courant d’air devenait incessant et glacial.
Au diable le test de batterie en mode éco, un peu de « turbo » pour alléger nos souffrances, s’imposait et nous offrait rapidement quelques 16 à 20 km/h de moyenne. Scandaleux dans cette portion !!!
G
Totalement enveloppés dans les nuages, nous avions honte de doubler quelques silhouettes arc boutées sur leurs « musculaires ». Juste le temps de jeter un coup d’œil poli sur la stèle de Tom Simson , qu’arrivait le terrible virage du col des tempêtes, te brassant de droite à gauche comme un vieux gréement en pleine houle. Le pauvre Yves, en disgrâce avec un genou, y poussait son vélo comme une âme en peine que je ne pouvais juste qu’encourager sans l’aider.
Enfin, la délivrance (pas totalement quand même) après cette épingle terrible à droite face au vent, dans le brouillard et des températures ressenties largement au dessous de zéro, en grimpant sur l’esplanade.
Le Mont Ventoux était toujours là, son antenne certainement aussi , méticuleusement emballée dans une mousseline de cumulonimbus.
Photos traditionnelles vite faites bien faites avec mes copains d’ascension , puis redescente vers la vallée.
La logique aurait voulu que j’écrive : redescente rapide vers la vallée .
Rapide était impossible avec ce vent te poussant vers le ravin, ce brouillard te brouillant la vue, ce froid te gelant les doigts.
Non, non, on ne quitte pas cet Autre Monde si facilement. Y grimper comme s’en échapper peut s’avérer être un enfer.
C’était aujourd’hui, jour du muguet.
Plus tard, l’équipe de Malaucène (Julie, Emeric et Benjamin) en terminaient bravement, courageusement, également avec leur ascension.
Tout ce petit monde redescendait donc à Bedoin en emportant du sommet un peu, beaucoup de froid sur eux, mais un joli et gros bonheur en eux.
JP
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